Ce site n'en est qu'à ses tout débuts… Les lecteurs y trouveront, peu à peu, des compléments de plus en plus nombreux et certaines réponses à leurs interrogations. À la page des Foires à la photo, vous trouverez un agenda des principales foires au matériel photo de collection.
Résumé du livre

L’ouvrage s’ouvre sur le lancement du Kodak Camera. C’est donc le film souple qui constitue le coup d’envoi de la photo du XXème siècle… mais en 1888! L’appareil de George Eastman n’est pas le tout premier du genre, mais en tous cas le premier largement diffusé: 5000 exemplaires avant que le modèle ne soit remplacé, un an plus tard. Il donne 100 vues rondes sur une bande de papier dont le traitement, pré-payé, est effectué en usine.

Ayant passé en revue les Kodak les plus marquants de cette période archaïque, ainsi que divers appareils “espions”, le livre fait revivre le bouillonnement de marques comme Hüttig, Ica et Krügener qui, à la fin du XIXème siècle, utilisent des milliers d’ouvriers. Dès les années 1910, on remarque des reflex mono-objectifs extraordinairement avancés pour l’époque. Néanmoins, les types d’appareils proposés sont très différents de ceux créés par la suite (voir schémas dans la section de ce site consacré à la période 1888-1919 en cliquant sur le mot "compléments" en haut de cette page ou sur le bouton "Suite du livre" en bas de celle-ci): à côté des chambres “touriste”, on remarque des klapps (appareils pliants de reportage), des détectives (parallélépipédiques, à plaques basculantes), et des jumelles (en tronc de pyramide et monoculaires, contrairement à ce que leur nom laisse croire). La photo en relief (stéréo) est à son apogée, sous l’impulsion du Français Jules Richard.

Mais la progression du film souple au détriment des plaques entraîne la mise à l’écart des ébénistes à l’avantage de géniaux spécialistes des engrenages: les mécaniciens-constructeurs. Les plus connus sont Oskar Barnack (Leica), le Dr Heinz Küppenbender (Contax), Karl Nüchterlein (Exakta et mesure d’exposition TTL), Yoshihisa Maitani (Olympus, mesure TTL au flash). Quant à Pierre Angénieux, Franke et Heidecke (Rollei), Victor Hasselblad, les Dr Henry Land (Polaroid) et Yamaki (Sigma), ils sont à la fois de brillants ingénieurs et les fondateurs de leur entreprise.

La seconde guerre mondiale amène une réduction considérable de l’activité photographique: les appareils français construits alors sont dépourvus de gainage (Bloc-Métal Pontiac, Reyna-Cross). À la fin du conflit, les usines de Dresde sont réduites en cendres. Cependant, le traditionnalisme des constructeurs français (Demaria-Lapierre, Sem), leur choix d’impasses techniques comme les reflex 24 x 36 à obturation centrale (Focaflex, Savoyflex) amènent leur perte. Au contraire, les appareils japonais, dont les correspondants de guerre U.S. en Corée se font les amabassadeurs, disposent d’une hégémonie incontestable au cours des années 60.

Toutefois, les reflex, devenus au tournant des années 60-70 aussi complexes qu’une automobile, connaissent des années noires au début des années 80. En 1981, dans un climat de démission de la créativité qui aurait pu être fatal à la photographie, le P.-D.G. de Sony, Akio Morita, aujourd'hui décédé, sème l’angoisse chez les fabricants avec son Mavica (voir l'étude dans la décennie 1980-89). Ce premier prototype des appareils numériques du 3ème millénaire n’est pas industrialisable, ce qui permet aux firmes photographiques de se préparer à la mutation en question.

Au cours des 15 dernières années du XXème siècle, de nombreux reflex ont acquis l’autofocus ainsi que la mesure de l’exposition experte fondée sur une analyse multizone par le microprocesseur de l'appareil, ce qui les fait revenir en grâce auprès du grand public. Les circuits électroniques et les microprocesseurs chassent les reflex mécaniques aux deux extrémités de la gamme. Pourtant les moyens formats conservent des positions solides (avec des nouveaux venus comme Contax), et même les chambres survivent.

Le format APS relaye les Instamatic 126, 110 et Kodak-Disc, mais il ne peut entamer sérieusement le marché du 24 x 36 sorti en 1925, avec le premier Leica. Étrangement, plusieurs concepts des appareils APS et Kodak-Disc seront repris sur les numériques des toutes premières années du 3ème millénaire.

Le numérique, apparu sur le marché grand public en 1988 avec le Canon ion RC-250, comprend désormais une gamme complète d’appareils: les “bimégapixels” sortis depuis 1999 à un prix autour de 1000 euros fournissent des images de haute qualité sans valoir toutefois une excellente image argentique. Cependant, cette première génération de modèles grand public (1989-98), si elle suscite un succès de curiosité de la part des "PC-maniaques", semble avoir été en grande partie créée pour enterrer une seconde fois Nicéphore Niepce, comme une négation délibérée et quasi-sadique de tout ce que les "mécaniciens-constructeurs" avaient imaginé pour faciliter une véritable création photographique: automatismes non débrayables avec des programmes au ras des pâquerettes et desservis par une mesure d'exposition fantaisiste, visée immonde, délai de mise en service désastreux, capteurs d'une latitude de pose proches de celle du Kodachrome 1 et pour couronner le tout, aucun grand-angle! Un bon vieil Exakta Varex Vx, en 1951, faisait autrement mieux et même en son temps coûtait moins cher.


Et après…

Le livre s'arrête ici sur une révolution technique en plein essor, ce site étant destiné, dans un très proche avenir, à en continuer le récit. Le progrès est d'abord celui des capteurs: en nombre de points-image (pixels) d'abord, mais aussi en dynamique c'est-à-dire en capacité à encaisser les écarts d'exposition, qui dès 2002 prend un net avantage sur le film argentique: avec un excellent 3.3 mégapixels de cette période, on arrive en tirant sur les niveaux dans Photoshop à récupérer avec une qualité très convaincante des photos quasiment prises en pleine nuit! Et sur la même carte, en changeant la sensibilité ISO, on peut photographier par plein soleil. La course aux mégapixels est engagée, mais le joli boîtier en métal fait parfois illusion lorsqu'à un capteur très "fouillé" est associé un objectif en-deçà de ce qu'on mettrait sur un jetable! Ce qui n'est pas rare, même en grandes marques! Et le tout vendu à 1000 euros et plus!

Dès 2001, le cap des 5 mégapixels est franchi avec le Minolta Dimâge 7, sorte de réflex à zoom fixe mais à visée électronique encore grossière et à l'autofocus trop lent. Le Dimâge 7 introduit (enfin) un vrai grand-angle (équivalent 28 mm) sans recourir à des compléments optiques, ce que Kodak avait tenté sur ses compacts numériques mais sans grand succès. En outre, c'est un vrai appareil photo, autorisant toutes les fonctions créatives avec des commandes majoritairement par barillets. Les authentiques reflex numériques peuvent dès cette année-là rivaliser de netteté avec leurs homologues argentiques. Mais leur prix les met hors de portée des amateurs jusqu'en 2003-2004 avec le Canon EOS300D et le Nikon D70.

Lors des dernières années du millénaire, certains avaient prédit que la photo disparaîtrait au profit de l'image animée. Il n'en a fort heureusement rien été: il est aujourd'hui clair que l'acte photographique continuera, et n’est-ce pas l’essentiel?